La thérapie provocatrice
< En un mot, c’est se faire l’avocat du diable du patient, se mettre du côté négatif de leur ambivalence envers eux-mêmes (et envers le changement), chercher à montrer comment ils s’enferment dans leur situation, et faire tout ça d’une manière qui encourage le patient à mieux se connaître et à être capable de changer.» (Frank Farrelly)
Ce qui suit est le résumé d’extraits du livre La Thérapie provocatrice, de Frank Farrelly et Jeff Brandsma (NDLR: que nous vous recommandons de lire, mais seulement un mot sur deux avec l’oeil gauche et un mot sur deux avec le droit. Tout en essayant de ne pas prendre les mêmes mots si vous souhaitez atteindre un certain degré de compréhension, bien entendu !).
Les objectifs
Le thérapeute provocateur tente de créer des expériences affectives, positives et négatives, afin d’engager le patient à avoir différents t comportements:
1. Affirmer leur valeur propre.
2. S’affirmer soi-même de manière appropriée.
3. Se défendre de manière réaliste et appropriée.
4. Faire une épreuve de réalité psychosociale.
5. Transmettre des messages positifs à autrui, de manière authen- tique et immédiate.
Théories clés
1. Conception de soi:
S’il est provoqué par le thérapeute (avec humour et finesse, dans les limites de son système de références propre), le patient aura tendance à s’éloigner de façon diamétralement opposée de la définition que le thérapeute a de lui en tant que personne.
2. Comportement:
Si le thérapeute le provoque en l’encourageant (toujours avec humour et finesse) à continuer à avoir des comportements contre-productifs et déviants, le patient aura tendance à adopter des comportements visant à s’améliorer lui-même et améliorer les autres, qui se rapprocheront davan- tage de la norme sociétale.
Hypothèses
1. Les gens changent et grandissent quand ils sont confrontés à un défi.
2. Le patient peut changer s’il le veut.
3. La fragilité psychologique des patients a été largement surestimée, autant par eux-mêmes que par les autres.
4. Les attitudes mal adaptées, contre-productives ou antisociales du patient peuvent être radicalement modifiées, peu importe qu’elles soient graves ou chroniques.
5. Le potentiel d’adoption de modes de vie adaptés, productifs et socialisés des patients est bien plus grand qu’ils ne le pensent et que ne le pense la majorité des cliniciens.
6. Les expériences survenant à l’âge adulte ou dans la vie actuelle du patient sont aussi importantes, voire plus importantes, dans le processus de formation de ses comportements et des attitudes qui sous-tendent son fonctionnement, que les expériences survenues au cours de son enfance.
7. Le comportement qu’a le patient en présence du thérapeute reflète de façon relativement précise ses comportements sociaux et rela- tionnels habituels.
8. Les gens ne sont pas dénués de sens : l’animal humain est extraor- dinairement logique et compréhensible.
9. Il est judicieux de dire que le thérapeute qui « aime bien châtie bien »>, car cela peut clairement être bénéfique pour le patient.
10. Les messages les plus importants entre personnes ne sont pas verbaux. Ce ne sont pas les mots qui comptent, mais la manière de les dire.
Précautions à prendre
1. IL EST ESSENTIEL D’ÊTRE ATTENTIONNÉ. Le thérapeute doit se demander intérieurement : « Comment aurais-je dit cela à mon meilleur ami?»
2. LE RIRE est un ingrédient essentiel. Si votre patient ne rit pas au moins à quelques reprises au cours de l’entretien, vous ne faites probablement pas de la thérapie provocatrice, et cela pourrait s’avérer destructeur.
<Dans une psychothérapie, le thérapeute est en prise avec la douleur, la souffrance, des problèmes qui ont souvent des conséquences dramatiques pour le patient et ses proches. Cependant, le masque tragique à lui seul ne symbolise pas de manière adéquate la condition humaine : le thérapeute provocateur considère qu’il est nécessaire d’y ajouter le masque comique pour refléter entièrement l’intégralité de nos vies et de nos combats. Et c’est le son du rire qui annonce la victoire ! » (Farrelly et Brandsma, La Thérapie provocatrice)
1. Avant l’entretien, immergez-vous dans un climat chaleureux, PRÊT À AIMER, et assurez-vous d’y rester tout du long. « Ouvrez le chakra de votre cœur.
2. N’allez pas essayer ces techniques sur un patient pour qui vous avez
peu d’affinités-utilisez-les plutôt sur le patient que vous appréciez
le PLUS ! Cela vous permettra d’en comprendre l’essence beaucoup plus facilement, en ce sens qu’elles ressemblent à des plaisanteries affectueuses entre amis proches ; à ces taquineries affectueuses faites avec le cœur ouvert.
Source : Yves Wauthier-Freymann : est psychothérapeute, formateur, superviseur, sexologue, spécialisé dans les traumas complexes, les phobies et les troubles de l’attachement. Il s’occupe également de coaching sportif et de Life coaching.